Située à 400 kilomètres au nord de Colombo, Jaffna est l’ancienne capitale du royaume tamoul. Elle compte une population de 85 000 habitants, principalement composée de Tamouls sri-lankais (mais l’anglais y est largement parlé). Tour à tour portugaise, hollandaise, puis britannique, cette ville n’a pas peur des mélanges et les amateurs de dépaysement y trouveront leur compte !
Théâtre dansant koothu dramatisé, temples hindous décorés à outrance, festivités ou paysages verdoyants du bout du monde, tout y est imprégné d’une saveur orientale et colorée. Je me souviens avoir été surpris par le rythme saccadé de la langue tamoule du nord, si opposé à l’indolente décontraction du cingalais du sud.
En vous promenant simplement dans les rues de la ville, vous serez déjà fort dépaysés ; mais vous pouvez aussi opter pour un circuit plus éloigné à vélo, pour peu que le gérant de votre guest house ou hôtel vous en prête un gratuitement… L’accueil des habitants est particulièrement chaleureux ; cela fait relativement peu de temps que les touristes occidentaux se rendent au Sri Lanka (tant mieux pour nous !), les locaux seront donc ravis d’avoir un public à qui parler un peu de leur héritage culturel et historique.
Approchez-vous du temple hindou Nallur, le plus grand du Nord de l’île. Laissez-vous impressionner par les puja des Tamouls à leurs milliers de dieux, ou encore le cobra à cinq têtes du temple Nagapoosani. N’hésitez pas non plus à entamer la conversation, les sri-lankais seront ravis de vous en dire plus sur le rituel auquel vous assistez. Vous pouvez rester en ville et visiter l’horloge publique ou le musée archéologique, mais vous pouvez aussi pousser plus loin la visite, dans la péninsule de Jaffna, et multiplier les surprises. Pourquoi ne pas visiter le complexe bouddhiste de Kantarodai aux cent dagobas miniatures ? Prendre un bain sacré dans les eaux chaudes et curatives de Keerimalai, près de Naguleswaram ? Ou encore dormir dans l’auberge de la plage de San Pedro ? Sensations garanties !
Oui, l’endroit porte encore les blessures de vingt années de guerre civile. Un checkpoint militaire vous le rappellera et certains visages vous marqueront longtemps. Mais ne vous laissez pas impressionner par les demeures ravagées, laissez-vous plutôt emporter par les sourires des locaux. Ils vous feront oublier un passé trouble, par la même force qui leur permet d’aller de l’avant.